COMMENT LIBÉRER LE TAVAIL ?
La meilleure protection des travailleurs, c’est le plein emploi. Mais comment dans les conditions actuelles de chômage massif espérer trouver un travail payé décemment ou vouloir en changer ?
Un employeur n’a pas à avoir un rôle social direct. Il n’embauchera pas s’il n’a pas la certitude de pouvoir gagner de l’argent par votre travail. En situation de plein emploi, les conditions sont défavorables pour lui et elles sont favorables pour le travailleur. Si le marché de l’emploi est tendu il sera « obligé » de vous payer plus cher ; c’est l’inverse en période de chômage intense. Hors, comme nous l’avons déjà évoqué, nous nous dirigeons vers un chômage encore plus important du fait de l’intervention même du gouvernement dans presque tous les aspects de la vie économiques du pays. Malgré les belles paroles politiques des deux premières années de mandat, l’emprise des administrations publiques ne recule pas. Deux emplois de plus dans l’administration publique, c’est plus de trois emplois détruits dans le privé.
Comme si cela ne suffisait pas, les travailleurs français doivent composer avec des syndicats professionnels qui ne les représentent plus. Seule 8.4% des salariés du privé sont syndiqués en France, et 19.1% dans le Public. Il y a aussi une nette rupture générationnelle, près d’un quart des travailleurs de plus de 50 ans sont syndiqués contre environ 3% des moins de 30 ans. Lors des dernières élections professionnelles, le taux de participation est passé sous la barre des 50% dans la fonction publique, et même de 42% dans le secteur privé. Malgré cette situation qui en dit long sur l’attachement des français aux syndicats, les critères de représentativité des syndicats font qu’ils conservent le pouvoir de signer ou refuser de signer au nom des travailleurs des accords professionnels, engageant ainsi toute la branche professionnelle.
Autre conséquence de ce rejet de la représentation syndicale, le montant des cotisations perçues est ridicule et ne représente que 4% du budget des syndicats. La majorité du budget des syndicats ouvriers comme patronaux, provient de subventions via des prélèvements obligatoires, qui se sont élevés à près de 123 millions en 2016 et près de 127 millions en 2019. Il faut aussi tenir compte des autorisations d’absence accordées aux salariés oeuvrant pour les syndicats, ce qui représentent sur une année l’équivalent de près 14 000 personnes à temps plein travaillant pour les syndicats à la charge des employeurs. Bien que le taux de syndication tend à baisser partout en Europe, les syndicats suisses, allemands, suédois ou à peu près dans n’importe pays d’Europe, sont quasi-exclusivement financés par les cotisations, ce qui fondent leur légitimité et leur indépendance vis-à-vis du politique. Les salariés français se retrouvent face à une situation ubuesque, où ils boycottent largement les syndicats mais voient ses syndicats les représenter tout de même, avec l’aide de politiciens qui extorquent des fonds via un prélèvement obligatoire pour maintenir le financement de ces syndicats. S’en suit la rancœur de ne pas voir ses revendications sérieusement prises en compte par la hiérarchie au détriment des revendications fantaisistes d’une minorité non représentative.
Si le travailleur souhaite prendre d’autres chemins, il pourrait être inquiété par la situation de complexité administrative qui l’attend, tant au niveau de la sécurité sociale que de l’assurance chômage.