(Billet sarcastique sur une histoire vécue de l’auteur)
Oyé brave gens la complainte du nanti :
Une gente Dame se présenta rapidement très intéressée par le logis : la surface, le prix, le matériel laissé sur place (le vilain mercenaire besogneux émigrait léger, et laissait en place l’essentiel de ses affaires, d’autant plus qu’il ne pouvait savoir combien de temps le pays d’accueil supporterait sa présence). « Avec moi point de problèmes », confirma la future « Châtelaine », l’essentiel de la Dime sera payé par la Confraternité d’Aide à la Fraude La CAF (Le vil usurier candidat à l’exil aurait dû se méfier !). Point de soucis donc, hormis l’arrivée d’un manant conjoint et de… quatre enfants.
D’abord, les évacuations furent bouchées une fois, deux fois, trois fois (graisse et lingettes : imparable en saison froide…). La solution résida dans le fait de détruire le collecteur extérieur pour le remplacer par un collecteur de 200 mm (2 fois plus large que le précédent !) et avec une pente à 45° pour le relier au « tout à l’égout », s’apparentant à…. Un vide-ordure (un mâchicoulis… quoi !) …
Cette (pas divine) comédie dura 6 ans…. Chacun sait comme il est facile en France de se débarrasser d’un locataire indélicat… L’huissier qui viendra constater l’état du désastre (malgré les réparations successives faites par le méchant propriétaire), le jour du rendu des clés dira à l’exploiteur « Estimez-vous heureux ; ils sont partis ! »…
Mais le mieux dans cette drôlesse d’affaire, fut le comportement de la puissance publique.
Voici l’attitude de la CAF lorsque les impayés de loyer (ah, oui ! en plus des dégâts, la quote-part des loyers, dus par le gentil locataire, n’était pas réglée !) lui furent contés :
Et voici, ici narré, l’odyssée de l’assistante sociale (Sainte Thérèse des Pauvres !)
Finalement, dans ce type d’aventure exaltante, le propriétaire est toujours le grand gagnant : Les réparations, le mobilier détruit et (ou) dérobé, les loyers impayés, sans oublier les frais d’huissier et de procès, sont à sa charge. Près de 20 000 euros de perte sèche pour le méchant capitaliste propriétaire, sans compter le temps perdu et les quelques contrariétés subies (insultes, menaces) …
Pour le malheureux débiteur, c’est l’aide juridique et l’assistance sociale. Il ne paiera jamais rien, même s’il a déjà été condamné pour avoir escroqué son précédent propriétaire (c’est le cas ! Bien sûr !). Heureusement, ces pauvres locataires ont pu emmener les articles « empruntés » au propriétaire grâce à un camion de déménagement fourni (peut être par l’assistante sociale ?) et leurs trois véhicules dont un monospace passablement récent.
Ah oui, j’oubliais : ayant récupéré le logement détruit, le vilain propriétaire reçu, quelque temps plus tard, deux ou trois courriers d’un Casino de jeu de la région qui déplorait de ne plus voir les fameux gentils locataires (et les deniers des aides sociales) …
Peu avant le départ définitif des locataires, Une société HLM de la région a téléphoné au méchant propriétaire en question, afin de le questionner sur la solvabilité de ses locataires. Celui-ci n’a pas répondu. (Il semble en effet interdit de donner ce genre de renseignements). De plus, s’il confirmait qu’il avait eu des problèmes, les nouveaux (heureux) bailleurs se rétracteraient et il risquait de voir ces locataires maudits s’éterniser chez lui…
Du coup, l’interlocutrice est allée voir le nom des nouveaux arrivés sur ses registres, en laissant le téléphone en fonction. La dernière phrase que le propriétaire a entendue, avant de raccrocher en riant, fut : « Merde ! Ils sont chez nous ! »