« … ceux qui veulent les faire à votre place. »
Ce texte a été écrit par par @EtomitRodem et publié pour la première sur le site rage-culture.com sous le titre « Liberté et rationalité : sommes-nous dotés du libre arbitre ? ». Nous le republions ici avec l’aimable autorisation de l’auteur.
Cela me sauta aux yeux lors d’une émission sur France Culture sur « La liberté en économie » (épisode 4/4) avec François Dubet, Gaspard Koenig et Jean-Fabien Spitz. Un quasi-consensus émergea sur le fait que rien n’était mérité, que nous ne pouvions rien, que le mérite était une fable alors que tout n’était que déterminisme, construction sociale, reproduction sociale. Et sur certains points, ils avaient raisons, sur d’autres ils avaient tort, mais globalement, ils se trompaient.
Tels des Don Quichotte, leur combat, leur véhémence me semblait vaine. Pourquoi ? J’y viendrai. Cette attaque du mérite, du libre arbitre, se confond avec une autre : la critique de la rationalité, à la base de l’Homo œconomicus sur lequel s’est basée la théorie économique néoclassique. Cette rationalité, qui permet conceptuellement le libre arbitre, est fondamentale à toutes sociétés. En effet, l’hypothèse de la rationalité de l’individu permet de le protéger de l’emprise des mysticismes ou de la dictature, qui prétendent combler ses lacunes de perceptions (« Laissez, nous savons ce qui est bon pour vous »). Les « sciences sociales », l’opium des intellectuels version XXIe siècle, se sont attachées à la détruire : tout d’abord par les biais cognitifs au niveau psychosociologique (nos raisonnements sont biaisés, car nos prémisses sont subjectivement décidées par l’histoire de notre culture), et du point de vue de l’objectivité, que je nommerai ici plus largement « l’information » : la rationalité est limitée par notre condition individuelle, fondamentalement en terme d’accès à l’information (pour faire un choix rationnel, fondé, « libre et éclairé »).
Cette destruction méthodologique de la rationalité permet de mettre à bas le concept du libre arbitre. Le libre arbitre est la conséquence tangible de la rationalité. Un individu rationnel ne peut qu’être libre, sauf à être particulièrement limité et à en avoir suffisamment conscience pour choisir la servitude volontaire. L’individu faisant preuve de rationalité va exercer son libre arbitre et donc mériter les fruits de l’exercice de sa rationalité. C’est la méritocratie. Celle-ci rencontre le même ennemi que la rationalité, mais sous l’angle sociologique du déterminisme, qui formule l’hypothèse d’une causalité entre le milieu et les choix individuels. Tout serait joué d’avance, ce qui est très pratique.
J’y opposerai la volition, qui est l’acte de volonté, indépendant de tout déterminisme, qui est le fait de choisir, de dire « non ». C’est la décision de penser ou de ne pas penser. Cependant, je l’ai déjà dit : les limites de la raison, du libre arbitre, sont souvent réelles, et il est légitime de se poser des questions, de critiquer ces concepts.
Cependant, comme pour toute pensée, toute recherche conceptuelle, il faut toujours se poser la question fondamentale : Pourquoi ? Quelles implications ? Et je vous le donne en mille : quelles que soient les limites de la raison, celles du libre arbitre, il n’existe aucune alternative. Ceux qui les remettent en cause sont soit des personnes aimant simplement approfondir les concepts (la connaissance pour la connaissance), soit de personnes très mal intentionnées : critiquer la capacité de l’individu à faire ses choix a souvent pour but de le convaincre de confier ces choix à quelqu’un. À quelque chose. C’est une manière de le déposséder de son destin.
Pourtant, rien ni personne ne peut le remplacer : aucune centralisation ou délégation du choix ne pourra éviter les écueils que rencontre l’individu lui-même. Une institution est dirigée par des individus, mue par des déterminismes, des biais cognitifs. Une institution centralisée ne pourra pas non plus réunir suffisamment d’informations pour prendre une décision éclairée et bénéfique pour tous. Ce propos préliminaire achevé, commençons.
La rationalité est faire preuve de raison, c’est-à-dire la capacité à faire des choix en se basant sur ses perceptions, sa mémoire, son intelligence, en faisant abstraction des émotions, pulsions et préjugés. Elle sert donc d’abord à créer des principes, dictés par la réalité, et à mettre en œuvre ces principes dans un but précis et utile. Ce but répond aux besoins des individus. L’individu doit donc faire preuve de rationalité pour définir ses besoins, puis pour élaborer ses stratégies afin de les satisfaire. Deux problèmes se posent déjà : sommes-nous capables de définir nos besoins ? Sommes-nous capables de définir et mettre en œuvre les stratégies nécessaires ? L’Homo œconomicus est capable d’optimiser l’utilisation de ses ressources (maximisation de l’utilité), d’analyser et d’anticiper au mieux le futur afin de prendre ses décisions.
Commençons par justement l’utilité de cette fiction : il permet d’une part de faciliter la production des théories économiques, et d’autre part de justifier la liberté de l’individu, légitimer ses choix, et éviter de confier à un grand planificateur (primitivement le chef, modernement l’État) la décision de ce que veulent les individus. Car le maître mot de cette fiction est la liberté : si dépenser 100€ dans des jeux-vidéo maximise le bonheur que je retire de ces 100€, personne n’aura rien à me dire, et si ma femme dépense la même somme dans du maquillage, grand bien lui fasse. J’ai connu des personnes qui, après leur journée de travail, allaient faire des extras en tant que serveur afin d’avoir de l’argent en plus pour payer leurs voyages, quand moi je préférais rentrer chez moi retrouver ma compagne. Nos stratégies pour atteindre un bonheur optimal étaient différentes, sans être hiérarchisables. Maintenant, quelles sont les limités du modèle ?
D’une part, on vous dira que la maximisation de l’utilité nécessite beaucoup d’information (comme mon grand-père maternel, refusant les abords d’un lac pour un franc symbolique car il n’avait « pas que ça à faire, s’occuper de friches » quand on sait que désormais ces parcelles valent des millions…) et qu’un toxicomane tournera le principe d’utilité en principe de destruction.
D’autre part, on vous dira que l’anticipation nécessite également beaucoup d’informations, d’autant plus que la répartition de l’information est asymétrique : c’est particulièrement le cas dans les bulles boursières (internet, crise de 2008), dans le principe de la spéculation. Nous y reviendrons.
La critique précédente de la rationalité nous vient de l’économie. Mais l’attaque la plus sournoise vient des sciences sociales depuis quelques années, et se nomme les « biais cognitifs ». Encore une fois, c’est une critique tout à fait valable : un biais cognitif est une déformation de l’information par la pensée logique et rationnelle d’un individu. C’est en résumé lorsque l’environnement culturel donne une certaine lecture de l’environnement naturel. L’exemple le plus simple est que quand un anglais débarque en Australie et voit que les aborigènes sont bloqués dans le néolithique, il les classe comme inférieurs aux blancs, qui eux sont capables de faire le tour du monde.
Cette classification vient de la vision occidentale du progrès, du temps linéaire, alors que l’aborigène pense en cycle et voit la reproduction perpétuelle de ses structures sociales comme une réussite. Les biais cognitifs sont utiles car ils permettent de se comprendre et de comprendre les autres, d’éviter d’être manipulé et de manipuler. Un peu comme Tintin utilisant l’éclipse contre le culte du Temple du soleil. Cependant, il permet aussi la conceptualisation du « racisme systémique », où le blanc est raciste sans le vouloir ni même le savoir, simplement parce que la « société » le serait. Étant un produit de la société, il l’est aussi.
Et on retourne la situation de l’Anglais et de l’aborigène : si je trouve qu’égorger des moutons dans sa baignoire puis en jeter les restes dans les vide-ordures est barbare, c’est un biais cognitif. C’est ma culture qui me fait dire cela, et comme toutes les cultures se valent… Sauf que certaines cultures intègrent les biais cognitifs. En fait, l’invention-même du concept de biais cognitif est le résultat d’un biais cognitif : celui du doute. D’une culture de l’autocritique. Face à une culture de la certitude — et je ne placerais pas que l’islam en face, je parlerai aussi du socialisme, de l’écologisme (idéologies porteuses d’un bien intrinsèque et objectif) — la culture du doute peut sombrer. Le doute n’est bon que s’il est sûr de lui-même, de ses prémisses. Il faut douter scientifiquement, pas moralement.
La variable latente des concepts de rationalité et de biais cognitif est en fait l’assiette sur laquelle se reposent les décisions, il s’agit de l’information. L’information est le nerf de toute guerre, le moteur de l’évolution, du progrès, de la vie humaine. Hayek dans L’utilisation de la connaissance dans la société en 1945, explique assez bien le problème : « Le caractère particulier du problème de l’ordre économique rationnel est précisément déterminé par le fait que la connaissance de l’environnement dont nous pourrions avoir besoin n’existe jamais sous une forme concentrée ou agrégée, mais uniquement sous la forme d’éléments dispersés d’une connaissance incomplète et fréquemment contradictoire que tous les individus séparés possèdent en partie. » La rationalité ne s’exerce donc jamais que sur la base d’une appréhension parcellaire de la réalité, réalité elle-même déformée par les biais cognitifs. On ne pourra jamais connaître suffisamment notre environnement ni nos propres biais cognitifs pour avoir un raisonnement pur et parfait. Il devient difficile de défendre donc le fait que les individus fassent des choix libres et éclairés non ? Et bien pas forcément.
Friedrich August von Hayek, prix Nobel d’économie.
Que les individus ne soient pas Nostradamus n’a jamais été un problème, que leurs choix ne soient pas justifiés dans l’absolu n’est pas un problème puisqu’ils répondent à un optimum d’utilité que l’individu a fixé subjectivement (donc nul besoin d’absolu). Mais une nouvelle question se pose : ces besoins que nous voulons assouvir, ces stratégies que nous mettons en place… En sommes-nous réellement capables ?
C’est ici qu’entre en jeu le libre arbitre. Je sais ce que je veux, mais sais-je pourquoi je le veux ? Le libre arbitre est la faculté supposée des êtres humains à se déterminer librement par eux même. Leur capacité à penser, à agir. Il permet de légitimer l’ordre social, de rendre les inégalités plus supportables par l’hypothèse de la méritocratie : « ce que vous êtes, ce que vous avez, vous l’avez mérité » (que ce soit en bien ou en mal). Les riches sont riches car ils ont pris des risques, travaillé plus dur, etc. Alors que les pauvres sont pauvres car ils ont fait les mauvais choix, été fainéants, etc. Libre arbitre et méritocratie sont fondamentaux car ils permettent une société apaisée mais permettent aussi intellectuellement l’élévation. Et c’est de toute façon vrai : le mérite paie. Pas toujours, mais il paie.
Un seul exemple permet de valider la méritocratie, là où un seul exemple de victoire du mérite invalide le déterminisme. Et les tenants du déterminisme l’avoueront : « Il faut plus de mérite à un [insérez le damné de votre choix] pour avoir autant que [insérez un « privilégié » de votre choix] ». Le fait que ce soit plus dur pour certains que pour d’autres n’invalide pas le libre arbitre ou le mérite. Le fait qu’on puisse se libérer de ses déterminismes les relativise bien plus. Partir du principe que nous pouvons nous élever nous permet de le faire, là où l’hypothèse inverse empêche de le faire : si je ne peux rien à ma destinée, si mes efforts seront vains, pourquoi en faire ?
Car le déterminisme se base sur le principe de causalité : si tels éléments sont réunis, ils donneront tels effets. En sociologie cela énonce la primauté de la société sur les individus, que les comportements des individus ne sont pas choisis mais sont contraints par la collectivité. Il est vrai que de nombreuses contraintes s’exercent sur l’individu, qu’elles soient sociales (je suis un homme aux cheveux longs, rien en l’interdit mais professionnellement certains grincent des dents) ou juridique (je n’ai pas le droit d’aller à 250km/h en France).
À cela s’ajoute les déterminismes familiaux, les « capitaux » de Bourdieu (économique, culturel, social ou symbolique). Dans ce cas, comment croire une seconde au mérite ? Au libre arbitre ? Comment un fils de paysan pourrait-il devenir sociologue ?? Posons la question à Bourdieu ! Il est l’exemple-même que malgré tous les déterminismes qu’il a pu subir, il a réussi. Il est la preuve que la méritocratie est imparfaite (il y en a qui sont plus égaux que d’autres) mais qu’elle marche. Il est vrai que le concept de méritocratie arrange les dominants, qu’il les légitime. Mais il permet aux laborieux d’espérer et de réussir. Le déterminisme arrange les défaitistes, les tire-au-flanc. Il n’est donc ni parfait, ni utile. Comment alors accepter les déterminismes sans abandonner le libre arbitre, sans abaisser le mérite ? C’est intellectuellement possible, et je pense qu’il est possible d’éluder ce combat par le principe de volition.
La volition est l’acte de volonté. Il est l’aboutissement du processus par lequel un être use de sa volonté. Il est l’essence du libre arbitre et le caillou dans la chaussure du déterminisme. Si même un Nord-Coréen est capable de comprendre que son régime est criminel et de tenter de s’enfuir, alors tout est possible. La volition est peut-être ce qui différencie l’humain de l’animal (et encore, des expériences ont prouvé que deux chiens sont capables de comprendre l’injustice dans le cadre des récompenses), ce qui a permis l’évolution : la volition est ce qui permet de s’élever contre l’injustice, contre la tradition, contre l’immobilisme. S’il y a bien une constance dans l’histoire, c’est que les régimes autoritaires, même les plus totalitaires, se sont effondrés.
Certes, cette volition est limitée par des obstacles, plus matériels que moraux ; un aborigène qui regarde la lune peut avoir envie d’y aller, mais il n’aura jamais accès à assez d’information pour y parvenir. Il faudrait qu’il ait le temps de venir dans un pays évolué, en apprenne la langue, la culture, qu’il suive une formation d’astronaute. C’est possible, mais peu probable.
Cependant, l’impulsion peut être là. Le choix de penser est toujours là. Avoir conscience des biais cognitifs, des déterminismes, permet de choisir de les suivre ou de s’y opposer. Il permet de tempérer rationnellement son libre arbitre en se demandant « pourquoi ? ». Et pourquoi suis-je en train d’écrire tout cela ? « Où veut-il nous emmener ? » vous demandez-vous ? Puisque nous sommes imparfaitement rationnels et moyennement libres d’agir, à condition d’avoir conscience du poids des déterminismes et des biais cognitifs, grâce à notre capacité de volition, quelles conséquences en tirer ?
Aucunes ! C’est bien simple, je vous ai dit que combattre la rationalité et la notion de mérite est vain. Penser que la liberté est contingente de trop de paramètres pour être réelle est un pur jeu intellectuel sans grande conséquences. Nous ne pouvons pas penser autrement qu’en postulant la rationalité et le libre arbitre des individus. Déjà, parce que tout montre que les individus sont en dernier ressort plutôt rationnels et qu’ils utilisent leur capacité de volition pour tendre vers plus de liberté.
L’histoire a montré que les régimes coercitifs ont cédé à mesure que le progrès a étendu la liberté réelle (pour reprendre la formule de l’égalité réelle), c’est-à-dire qu’il a été plus simple de trouver de quoi se nourrir, se vêtir, se loger. Les Hommes n’ont accepté des régimes coercitifs (communisme, fascisme, théocratie) que dans l’hypothèse que cela leur permettrait d’atteindre un certain nombre d’objectifs premiers, souvent les conditions à la vie normale précitées (logement, biens de premières nécessitées). Dès que ces objectifs furent atteints ou non, les individus se libèrent, malgré tout ce que le régime totalitaire aura pu mettre en place. Ce n’est pas pour rien que c’est le régime qui empêchait les individus de le fuir qui s’est effondré. Et remettre en cause la rationalité et la liberté de l’individu est souvent fait dans le but de lui retirer sa liberté au motif d’une irresponsabilité supposée. C’est ce qui est en train de se passer actuellement.
Car quand bien même une autorité centrale voudrait gérer nos vies, voudrait manipuler les individus, elle ne pourrait jamais atteindre, ni au niveau individuel ni au niveau collectif, l’optimum d’utilité permis par le postulat de l’Homo œconomicus. Je reprendrais les paroles d’Hayek en 1985, remplaçant « socialisme » par « social-démocratie », puisque le socialisme est mort, mais que nos sociétés capitalistes l’ont tué en en intégrant le pire (la volonté de parvenir au bien commun) : « [La social-démocratie] présume que toute la connaissance disponible peut être utilisée par une unique autorité centrale. [Elle] néglige que la société moderne que je préfère désormais appeler “ordre prolongé”[extended order] et qui excède la perception de n’importe quel esprit individuel, est basée sur l’utilisation de connaissances largement dispersées. Et lorsque vous devenez conscient que nous pouvons réaliser une grande utilisation des ressources disponibles uniquement parce que nous utilisons les connaissances de millions d’hommes, il devient évident que la présomption de la [social-démocratie], qu’une autorité centrale peut commander toute cette connaissance, est tout simplement incorrecte. »
Car l’État ou une quelconque autorité au-dessus de l’individu sont soumis aux mêmes problèmes que l’individu, à savoir l’impossibilité de connaître tous les paramètres (et c’est même pire, car il est impossible de savoir ce que veut « la collectivité », puisque cette entité n’a pas de volonté propre), et qu’en plus, toute autorité étant juste des individus avec un pouvoir élargi sur la vie des autres, ces individus sont soumis aux mêmes biais cognitifs ou déterminismes que n’importe qui.
Comment survivre en sachant donc qu’il n’y a pas de solution ? Que les humains fassent des erreurs, qu’une autorité centrale en fera, que la servitude n’est pas la solution et que la liberté est dangereuse et imparfaite ? C’est bien simple : il faut sortir du paradigme marxiste de la fin de l’Histoire. Le monde est en mouvement, et jamais la perfection ne sera atteinte. L’Histoire est toujours en marche, il y aura toujours des riches, des pauvres, des réussites et des échecs. Il faut décentraliser la responsabilité du bonheur.
L’État ne doit plus avoir pour but le bonheur collectif : il doit au pire donner le cadre pour que chacun soit le plus libre possible d’atteindre ses objectifs : respect de la propriété privée, de la sécurité des individus, de leurs droits et de la liberté contractuelle et d’association. S’il faut de la solidarité, elle doit être volontaire entre individus, pas décidée par une autorité centrale se prétendant investie d’une mission surpassant les intérêts individuels, puisqu’elle a ses propres intérêts et que l’intérêt de quelqu’un ou d’un groupe est une notion subjective. Si un mécanisme de solidarité est bénéfique à tous, ou que certains veulent se sacrifier un peu pour la collectivité, qu’ils le fassent.
L’État n’est qu’une fiction qui accomplit avec l’argent des administrés la volonté collective, non ? Dans ce cas il peut fournir les entités juridiques, les contrôles nécessaires pour la libre association mais il ne doit pas en être l’instigateur, ou pire, la main armée. Si l’association échoue, ce sera ceux qui voulaient celle-ci qui en pâtiront. Si elle réussit, ils y gagneront et les autres y viendront. Il faut accepter d’échouer, accepter que d’autres réussissent. Ce qui veut dire qu’il faut permettre un échec qui n’impacte que les concernés, et empêcher la réussite aux dépends de non-concernés. Il ne faut pas essayer d’arrêter l’Histoire, il faut la « Laissez Faire ».